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Bouddhisme au féminin - Partageons nos aspirations, nos questionnements, nos compréhensions

 

 

 

Trois femmes de l'Inde

Nous vous avions déjà présenté une indienne remarquable lors du dernier numéro, il s'agissait de Vandana Shiva, une femme instruite, occidentalisée et engagée dans des combats pour la survie de la planète. Nous vous présentons deux autres visages de l'Inde, bien différents. Le premier, c 'est l'Inde cruelle, sclérosée dans ses divisions de castes, écrasante pour tant de femmes. Une hors caste (une "intouchable"), Sampat Pal Devi, défend les femmes opprimées, en particulier les hors castes, comme elle. Les deux autres femmes sont le visage que l'on préfère retenir de l'Inde, son visage spirituel. Deux grandes saintes, la première est Krishnabaï, la sainte mère de l'ashram de Swami Ramdas, et la seconde, la plus célèbre, Ma Ananda Mayi, qui a connu un parcours spirituel tout à fait exceptionnel puisqu'elle a présenté des signes de haute réalisation spirituelle dès son plus jeune âge. Arnaud Desjardins les a rendu célèbres en Occident par son film "Ashrams", dont on peut voir ici deux extraits vidéos.

Sampat Pal Devi

Krishnabaï

Ma Ananda Mayi

 

 

Sampat Pal Devi -

Sampat Pal Devi Bouddhisme au feminin

Sampat Pal Devi est la fondatrice et le leader d'un groupe d'activistes politiques en Inde, dans l'état d'Uttar Pradesh (au nord-est de l'Inde), dans une contrée particulièrement pauvre (Banda).

Sampat Pal Devi a constitué son organisation au début de l'année 2006. Mariée de force à l'âge de neuf ans, elle prend exemple sur Rani Laxmibai; une reine qui forme sa propre armée en 1887 et a tenu tête aux anglais pendant un an. Malgré ses cinq enfants à charge et les propositions pour entrer en politique, qu'elle refuse, elle poursuit son combat pour les femmes opprimées, souvent battues, violées, parfois brulées vives, en particulier les femmes de basse caste qui sont plus vulnérables que toutes les autres.

Si elles étaient au début une dizaine, puis une centaine, les "Gulabis" ont fait des émules dans tout l'état, et même dans le pays. Elles seraient en passe d'être 40 000.

Résistance collective d'un groupe qui affirme :
" Nous ne sommes pas contre les hommes.
Nous sommes pour l’égalité des droits pour tout le monde et contre ceux qui la refusent. "

Et comment ne pas penser que c'est ainsi que les choses peuvent changer ?

La conclusion de ce mouvement montre que les femmes en se battant peuvent faire évoluer les choses. De nouvelles lois sont votées tous les jours dans différents pays, même en Inde, pour rétablir l'égalité homme-femme. Une lutte qui est loin d'être terminée comme en témoigne le film "un monde sans femmes", toujours sur l'Inde actuelle, que nous vous présentons à la rubrique livres et films

Moi, Sampat Pal Chef de gang en sari rose Bouddhisme au femininSampat Pal raconte sa vie et la genèse du Gulabi Gang, le gang des saris roses, dans un récit autobiographique paru en français en octobre 2008, intitulé "Moi, Sampat Pal, chef de gang en sari rose", Oh! éditions.

 

 

Plus sur Sampat Pal Devi et aussi sur Phoolan Devi

 

 

 

 

 

Krishnabaï

 

Krishnabai Bouddhisme au feminin

VISHVAMATA KRISHNABAI d'ANANDASHRAM (1903-1989)

 

Krishnabaï est née en 1903 près de Haliyal, à l'est de Goa. Sa famille est brahmane, sa mère et son père sont des âmes simples, dévouées et sincères. Quand elle a dix ans, son père meurt, laissant sept enfants à la charge de sa femme (Krishnabaï est la troisième).

On la marie à treize ans avec K.Laxman Rao qui se montre un bon époux pour elle. Deux enfants naissent de cette union. Quand elle a vingt ans, c'est le drame, son mari meurt subitement quand elle est partie voir ses parents.

Elle ne se console pas d'avoir été absente à ce moment où il avait besoin d'elle. Rien ne peut lui apporter la paix de l'esprit. Sa rencontre avec un swami célèbre Siddharudha éveille alors en elle le désir ardent de réaliser Dieu et de posséder la paix et la liberté absolue.

Elle commence une vie d'austérités et de renoncements, passant toute la journée en 'japa' (répétition d'un mantra). C'est alors qu'elle rend visite à l'ashram de Swami Ramdas. Elle regarde aussitôt celui-ci comme son gourou et l'incarnation de la réalisation à laquelle elle aspire. Elle renonce complètement à tous les liens familaux et passera le reste de sa vie à l'ashram, dont elle devient le pilier, la "mère".

Swami Ramdas dira d'elle par la suite qu'elle a atteint, par des voies différentes, la même réalisation spirituelle que lui.

Elle incarnera, pour tous ceux qui l'approcheront, la bonté et la bienveillance de la sainteté en action.

Une vidéo avec Ramdas

 

en savoir plus

Anandashram

 

Ma Ananda Mayi

 

Ma Ananda Mayi Bouddhisme au feminin

 

Ma Ananda Mayi est née sous le nom de Nirmala Sundari Devi le 30 avril 1896 à Tripura, dans le Bengale oriental, qui fait actuellement partie du Bangladesh. Ses parents étaient brahmanes.

Jeune, Ma Ananda Mayi était une fille modèle, serviable, amie avec tous, hindous et musulmans. Elle accompagnait son père aux cérémonies religieuses et aidait sa mère à élever les enfants nés après elle.

Très vite, elle a manifesté des périodes d'absence, ayant le regard fixe, totalement inerte, faisant craindre au début qu'elle soit "simple d'esprit". Puis l'entourage s'est rendu compte qu'il s'agissait de longues méditations dont personne ne pouvait la tirer.

Mariée à l'âge de 13 ans, son époux a vu en elle un être exceptionnel et a aussitôt demandé à être son disciple.


Elle a exploré tous les yogas en six ans, sans guru et sans lecture des textes sacrés. Elle a appelé ce chemin son "Lila du sadhana" c'est-à-dire "jeu divin pour parvenir au but". Elle a alors reçue le nom de "Ma Ananda Mayi" c'est-à-dire "Mère pénétrée de béatitude". De nombreux disciples se sont très vite groupés autour d'elle, et en 1929 un premier ashram a été édifié à Dacca. En 1932, elle est allée au pied de l'Himalaya, où un second ashram a été construit en 1936 à Dehradun.

Elle a ensuite sillonné toute l'Inde, pendant des dizaines d'années, pour apporter aide et réconfort spirituel; de nombreux autres ashrams ont été construits, à Calcutta, Bénarès...

Elle a autant enseigné par sa présence que par les paroles qui ont été rapportées. Elle s'est contentée de répondre aux questions. Ses réponses ne venaient pas de l'intellect, mais d'un état supérieur de conscience, trouvant les termes adaptés aux personnes en face d'elle. Bien que citant des doctrines, des philosophies, les textes sacrés hindous, elle se situait au delà. Elle a dit: "Je suis hindoue, musulmane, chrétienne... tout ce que vous voulez".

"Je n'ai aucun sens de l'ego ni de la séparation. En moi, chacun de vous a dans une égale mesure la hauteur et la profondeur de l'éternité".

Elle a quitté son corps le 28 août 1982 dans son ashram de Dehradun.

un extrait d'une vidéo d'Arnaud Desjardins

 

Le site qui lui est dédié en Inde

 

 

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