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Bouddhisme au féminin - Partageons nos aspirations, nos questionnements, nos compréhensions

 

 

Livres et films de ce numéro :

 

1 - Livres écrits par ou sur des femmes remarquables

 

Combats des nonnes tibétaines par Hanna Havnevik

Combats des nonnes tibetaines Bouddhisme au feminin

Basé sur des recherches historiques, un travail de terrain dans un couvent exilé en Inde et une enquête au Tibet même, cet ouvrage procure une description détaillée de l'existence des soeurs bouddhistes du passé et du présent. Hanna Havnevik porte une attention particulière sur les concepts sous-jacents régissant le statut de la femme selon le bouddhisme historique et celui du Tibet. Ce livre montre comment les nonnes modernes s'ajustent à, et essayent d'altérer ces normes culturelles. C'est un combat social pour une reconnaissance de leurs droits en tant que femmes et religieuses dans une société en mutation.

Hanna Havnevik diplômée de l'Université d'Oslo pour ses recherches en Histoire religieuse est conseillère pour les réfugiés et immigrants.

 

 

 

L'Inde où j'ai vécu par Alexandra David-Neel

L'Inde ou j'ai vecue Bouddhisme au feminin

L'Inde où j'ai vécu est le récit de la relation d'Alexandra David Neel à l'Inde, un pays où elle a séjourné plusieurs fois longuement, en contact avec des religieux, des mystiques, des érudits, d'une façon beaucoup plus approfondie que la plupart des visiteurs occidentaux.
Elle y décrit ses rencontres, la signification des rites hindous, le système des castes, les gourous, institution nationale aux mille formes, les " saints " professionnels : ascètes, mystiques, philosophes, pèlerins... La richesse de la religion hindoue, ses croyances et ses rites sont ici observés et commentés avec lucidité par celle qui se nommait " orientaliste-reporter " !

Plus sur Alexandra David Neel

 

 

 

Bouddha et les femmes par Susan Murcott ed. Albin Michel

Bouddha et les femmes

Nous y trouvons l'histoire de Mahapajapati, la mère de toutes les nonnes, que nous célébrons dans ce numéro

Les premières femmes bouddhistes (titre du livre en anglais et beaucoup plus exact) d'après le Thérigata, le "cantique des anciennes" qui témoigne de leur haute autorité spirituelle reconnue dans la Sangha.
L'auteure dresse des portraits hauts en couleurs de ces femmes d'exception et nous fait partager le bonheur de leur réalisation spirituelle.
voir notre commentaire

 

 

 

Rencontre avec des Femmes Remarquables

par Martine Batchelor Ed. Sully

Nous vous l'avons déjà présenté, mais à relire à propos du thème de ce numéro rencontre de l'Orient et de l'Occident

Rencontre avec des femmes remarquables Bouddhisme au feminin

Martine Batchelor, qui a été elle même nonne zen durant dix ans en Corée, a interviewé partout dans le monde des nonnes et des laïques bouddhistes dans son livre Walking on lotus flowers (réédité sous le titre Women on the Buddhist path). C'est la traduction  sous le titre « Rencontre avec des femmes remarquables » qui vient de paraître aux éditions Sully. Elle consacre un chapitre à Tenzin Palmo mais également à d'autres nonnes, notamment coréennes, l'une étant à la tête d'un monastère de 300 nonnes, d'autres étant enseignantes dans des universités bouddhistes, des situations privilégiées dans le bouddhisme actuel, même en Occident.

Un panorama de pratiquantes asiatiques et occidentales. C'est un livre très stimulant, à recommander absolument.
Martine Batchelor nous fait partager ce qu'a été pour elle l'expérience de la rencontre avec toutes ces pratiquantes bouddhistes : lire ici

 

Aux Sources du Bouddhisme

sous la direction de Liliane Silburn, érudite et éminente traductrice de nombreux textes (voir sur amazon).

Aux Sources du Bouddhisme  Bouddhisme au feminin

Les extraits des grandes oeuvres traditionnelles de l'Inde, du Tibet, de la Chine et du Japon réunis dans cet ouvrage présentent le bouddhisme à sa source. Prêtés au Bouddha ou composés par les grands maîtres qui lui ont succédé et ont revivifié son enseignement, ces textes décrivent une expérience qui ne se réduit nullement à une philosophie, à une morale ou à une sagesse. Les écrits canoniques, comme les traités des différentes écoles qui se sont formées au fil des siècles, témoignent en effet, au-delà de leurs variétés, d'une même expérience, celle d'une connaissance de nature mystique, qui est pure intériorité, où il n'y a nulle différence entre intérieur et extérieur. Cette expérience de l'Eveil se révèle à travers les grands textes d'une anthologie qui montre également les thèmes propres à chaque école en dégageant leur sens profond. Le choix des oeuvres réunies dans cet ouvrage a été fait sous la direction de Lilian Silburn. Il rassemble des traductions, les premières en français, de Lilian Silburn, André Padoux, Yoshiro Imaeda, Etienne Lamotte, Ginette Martini, Catherine Despeux, Prithwindra Mukherjee, ainsi que des extraits de traductions dues à Rolf A. Stein, Paul Demiéville et Jacques ville et Jacques Gernet.

 

2 - Films bouddhistes ou films sur et par des femmes

 

Himalaya, Terre des femmes

Marianne Chaud s’immerge pendant 3 mois au cœur d’un des villages himalayens les plus isolé du Zanskar (Inde). A 4 000 d’altitude, il faut 4 jours de marche pour l’atteindre.

Passionnée par la région, dont elle connaît la langue, l’ethnologue va à la rencontre de quatre générations de femmes pendant la saison des moissons.

L’herbe récoltée à la faucille avant qu’elle ne soit recouverte de neige, servira à nourrir les yaks, moutons et chèvres pendant plus de six mois. La farine d’orge, seule culture à cette altitude se mange à tous les repas, avec du yaourt ou du lait.

Dans 10 ans, la vallée devrait être traversée du nord au sud par une route qui déversera touristes et militaires. Ce quotidien sera alors bouleversé.

Les prix obtenus par le film :

Festival du film de Montagne de Vancouver (Canada) - Finaliste
Festival de Trento (Italie) - Meilleur film de montagne
Festival du film de Montagne d’Aurans (France) - Prix du Public & Prix du Meilleur Film (Catégorie « Vie des Hommes »)
Festival de Cervino (Italie) - Prix du Public
Festival della Lessinia (Italie) - Prix Lessinia d’argento
Festival d’Aventure de Dijon - Grand Prix (Toison D’Or)

Fin aout, nous avons pu découvrir sur Arte, ce magnifique documentaire . Durant sept années, l'ethnologue Marianne Chaud a passé six mois par an au Sanskar dont elle parle la langue, ce qui lui a permis de rentrer dans l'intimité des gens d'une façon qui n'est jamais possible quand il y a la barrière de la langue. Avec tact et pudeur, elle réalise ce magnifique documentaire sur la vie de quatre générations de femmes dans un village isolé à 4000 mètres d'altitude. La plupart des hommes sont au loin, en ville ou ailleurs, ce sont les femmes qui cultivent les champs d'orge, et récoltent le fourrage pour le bétail.

Les portraits : une adolescente de 13 ans qui garde le troupeau de chêvres depuis l'âge de sept ans, s'ennuie à mourir et voudrait tellement étudier. Sa mère est dans les alpages, avec d'autres femmes, à garder et à traire les yacks. C'est la seule perspective de liberté loin du village, moment d'autant plus apprécié que ces bergères bénéficient de yaourts et de lait, alors qu'au village, la seule nourriture est de la farine d'orge, sans rien d'autre, à chaque repas, sauf de temps à autre quelques suppléments pour un repas de fête. La mère de cette adolescente a eu huit enfants, l'un d'eux s'est pendu à l'âge de treize ans, les autres sont désormais au loin, les grandes filles mariées, les garçons à la ville, il lui reste un enfant encore jeune qu'elle amène à l'alpage et cette fillette qui reste seule au village.

La jeune femme qui héberge l'ethnologue a eu quatre enfants en six ans, son mari est au loin, elle sait qu'il est malade mais n'en a aucune nouvelle. Elle doit couper l'herbe du matin au soir pour nourrir le troupeau durant l'hiver, et aussi assurer la moisson de l'orge, tout à la main bien sûr, sans aucune mécanisation, ni aucune aide pour des travaux écrasants. L'un des rares hommes présents dira : on travaille à en mourir et jusqu'à la mort.
La mortalité infantile est très élevée, près de la moitié des enfants meurent en bas âge. Cette jeune femme n'est jamais sortie de son village, n'a jamais rien vu, ni entendu hors son univers de survie. La vie est si dure, si précaire que des disputes parfois violentes éclatent au village pour la limite des champs, pour la répartition des zones où ramasser le moindre brin d'herbe. Il n'y a pas d'arbre à cette altitude, seulement de l'herbe et l'orge, la seule céréale poussant à cette hauteur. Comme combustible, des bouses de yacks qui se consument en dégageant une fumée grasse dont l'odeur âcre irrite la gorge.

Enfin la génération la plus âgée, une vieille femme aveugle, de quatre-vingt ans, qui travaille quand même, car il faut travailler si l'on veut manger. On la voit assise par terre, se laissant glisser sur le côté, épuisée. Elle mourra trois jours plus tard.

Pourquoi je donne tous ces détails ? à cause des commentaires relevés sur internet concernant ce documentaire. On est surpris ! Nous n'avons pas vu le même film. En résumé : "merveilleux village, la beauté des âmes et des paysages, l'humanité bouleversante formidablement mise en image par Marianne Chaud." et aussi : "C' est vraiment un site exceptionnel à préserver pour son authenticité". et enfin le plus étonnant : "Comment rendre la vie des Zanskaris de Sking plus facile sans qu'ils perdent le sentiment d'être les plus heureux dans le plus beau des pays ? "

Bien sûr, j'admire la beauté des images, la relation remarquable entre l'ethnologue et les villageoises, mais aimerai-je vivre dans ce "petit coin à préserver pour son authenticité" ? sans eau courante, sans électricité, sans contraception, des enfants à la chaine, une mortalité infantile très élevée, pas de soins autres que ceux du chaman. Et le travail harassant de la terre, du matin au soir simplement pour survivre.

Ces femmes qui, en plus des soins aux enfants, travaillent comme des bêtes de somme dans les champs, à porter des fardeaux plus lourds qu'elles. Ce travail épuisant dont on ne voie pas la fin, comme c'est "authentique", oui, sûrement, mais c'est le moyen âge et pire qu'en Europe, en raison du climat et de l'altitude. Quand Marianne Raud part, la femme qui l'a accueilli et pour qui sa visite a été une ouverture sur le monde pleure : Ta vie est facile, la mienne si difficile...

Ce qui est vraiment frappant, c'est le décalage entre la parole de ces femmes sanskaris et la projection de l'Occidental sur ces lieux si pittoresques que l'on aime filmer avant de faire un superbe album sur internet.
L'Asie mythique, c'est la projection de nos rêves. La quête d'un paradis perdu qui se situe forcément ailleurs. Nous prenons comme un fait allant de soi la possibilité que nous avons de visiter le monde, de le filmer, de le rapporter en boite chez soi, tandis que la plupart des habitants de cette planète sont "assignés à résidence" par la pauvreté et l'ignorance.

Le progrès a des conséquences dramatiques, c'est vrai, nous le savons, les cultures traditionnelles disparaissent avec la même rapidité que la biodiversité, et pourtant ? serions nous prêts à renoncer aux soins médicaux modernes, à l'école, à l'accès aux livres, au monde ? Est-ce que nous voudrions mettre nos enfants, et plus particulièrement, nos filles, dans ce village à garder des chèvres ? est-ce que nous aimerions y vieillir ? et travailler coûte que coûte jusqu'à notre dernier jour ?

L'Occident voudrait sauver ce qu'il n'a pas détruit. Les populations indigènes se verraient presque interdire l'accès au développement pour ne pas "abimer" leur authenticité. La route qui va désenclaver le village va certainement apporter des choses indésirables, mais aussi des médicaments et l'accès à l'école.

Quant à la religion, que nous imaginons omniprésente dans ces contrées, elle n'est jamais évoquée. La seule référence qui y est faite est la perspective d'une renaissance à revivre le même esclavage...

L'ethnologue a vécu sept ans dans ces contrées, ce n'était que six mois par an, elle n'y travaillait pas physiquement comme les femmes indigènes, et en plus c'était son choix, c'est ce qui fait toute la différence ! Jacqueline

extrait :

 

 

La Complainte du sentier (Pather Panchali)

d'apres le roman de Bibhutibushan Bandyopadhyay

- le premier film d'une trilogie de Satyajit Ray.

L'Inde millénaire, quasiment inchangée depuis l'époque du Bouddha.

Le réalisateur capte le quotidien poignant d'une femme qui lutte seule avec la misère, son mari étant parti au loin pour chercher du travail, seule aussi face à la mort de sa fille. Un film remarquable de sobriété, à découvrir inconditionnellement.

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L'histoire, traduite en français, a été publiée chez Gallimard, avec le DVD.

 

 

Un monde sans femmes de Matrubhoomi

L'Inde d'aujourd'hui.

Le déficit démographique féminin en Asie, résultat des avortements sélectifs. Il manque 100 millions de femmes désormais. Le résultat, ce film. On pourrait penser que le regard sur les femmes va changer, qu'on va enfin les "laisser vivre" et les regarder comme des êtres humains à part entière, il n'en est rien. La raréfaction des femmes permettra-t-elle à terme d'améliorer leur condition ? A l'heure actuelle, rien ne l'indique. En Chine et en Inde, notamment, on assiste à une marchandisation des femmes, qui, par endroits, finissent par ne représenter qu'un bien de consommation comme un autre.

Loin d'augmenter leur valeur symbolique, et donc les égards dont elles sont susceptibles d'être l'objet, la modernisation économique et le phénomène des « femmes manquantes » tendent au contraire à accentuer leur chosification. C'est le cas en Inde, notamment à travers le système de la dot. C'est aussi le cas en Chine, où, avec les réformes, la valeur marchande de la femme augmente, sans qu'elle soit pour autant, notamment dans les campagnes, l'objet de davantage de considération.

Etre plus rare n'implique donc pas forcément de devenir plus précieux. C'est ce qu'illustre remarquablement le film du cinéaste indien Manish Jha Matrubhoomi, un monde sans femmes (2005). L'histoire se déroule dans une région rurale de l'Inde où, depuis des années, la population féminine est décimée par l'infanticide. Un homme, Ramcharan, essaie désespérément de marier ses cinq fils. Non loin de là, un paysan pauvre cache son bien le plus précieux : Kalki, sa fille de 16 ans, d'une grande beauté. Informé par un de ses amis de l'existence de cette jeune fille, Ramcharan achète Kalki à prix d'or, officiellement pour la destiner à l'aîné de ses fils. Mais, une fois la noce célébrée, la jeune fille est livrée aux désirs des cinq frères et de leur père.

Plus tard, elle sera enchaînée dans une étable, abandonnée à la concupiscence des hommes du village, et finira par mettre au monde... une fille ! Fantastique plus que visionnaire, ce film montre néanmoins certaines dérives possibles d'une société privée de sa part féminine.

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Water de Deepa Metha

Encore l'Inde de toujours.

L'Inde dans toute l'horreur de ses préjugés. Le film montre les conditions de vie d'un groupe de veuves forcées de vivre dans la pauvreté dans un temple de Varanasi. Sous prétexte de traditions ancestrales, on fait vivre un calvaire à des femmes qui n'ont commis aucune faute, si ce n'est d'être vivantes.
Elles sont rejetées par leur propre familles, comme si elle portaient malheur.

Le film suit l'histoire de Chuyia (Sarala), veuve à 7 ans, qui doit suivre les règles de vie austères imposées par la société; et la relation entre une jeune et belle veuve nommée Kalyani (Lisa Ray) qui veut se libérer de ces règles, et Narayan (John Abraham), issu d'une caste élevée et disciple de Gandhi.

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Extrait

 

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